technicien – courses du samedi
Vers 19 heures, une amie m’appelle en pleine descente de la soirée de la veille, apparemment pleine d’amen breaks et de gens bizarres. Pour voler à son secours, je me munis de deux antihistaminiques qui sont également prescrits pour de légères angoisses occasionnelles, du tabac à rouler que j’ai en spare du retour du bled de ma mère, et je fonce vers monoprix, lequel inaugure en grande pompe la dernière heure d’ouverture du jour.
Je trace vers les pinards, en me demandant lequel convient le mieux dans ce genre de circonstance; j’exclus d’office les chers (j’ai deux euros cinquante en cash, une carte bloquée, et trois euros sur une carte monop de fidélité de ma coloc), les blancs (j’ai la ferme intention de lui en squatter trois verres quand même, et ne bois que du rouge), les bordeaux parce que ça coupe les jambes et qu’il faudrait qu’elle prenne un peu l’air, les cépages parce que ça fait type qui dort dehors, et me retrouve avec un truc correct à quatre euros (je détaillerai ma méthodologie un jour).
Au fur et à mesure que j’avance vers le réfrigérateur plein de jambon sous vide d’un côté et de laitue découpée dans un sac en plastque de l’autre, qui marque l’angle à prendre pour se diriger vers les caisses et bénéficier du meilleur panorama pour jauger les différentes files d’attente, je doute de mon choix, fais demi-tour, évalue les autres picrates à 4 eu et finalement reprends le même.
Je m’engage donc dans la file d’attente des caisses, j’ai le choix de scruter la nuque d’un jeune couple dont la fille a de l’herpès autour de la bouche et qui veut acheter du poisson fumé, une bouteille de rosé et le garçon ira chercher une courgette à la dernière minute, et une femme qui a plein de trucs dont une salade colesaw, et finalement, alors que tout s’éternise, une caissière encore plus à gauche qui avait l’air de clôturer sa journée me fait signe. Je m’approche, lui demande poliment si c’était à moi qu’elle faisait signe et si elle n’était pas en train de fermer (elle avait déjà sorti une trousse transparente avec une sérigraphie du logo du magasin, ce qui augure assez bien ce genre de situation), elle me répond que j’ai très bien vu. Je paie avec ma monnaie et ma carte monop et elle me rend un euro.
Je mets la bouteille dans mon sac et je me barre. 3/10 , le seul point positif de ce jour était la caissière. (J’ai décidé de sacquer mes coucourses parce qu’elles ont un peu de mal à se renouveller en ce moment).