Technicien – marché et monop, dimanche
Je me lève en étant persuadé qu’il n’y a plus rien à bouffer, ce qui est faux puisqu’il reste de la soupe (20 cl environ) et des pommes de terre (6 toutes petites que je destine à de la friture, un jour), et je décide d’aller claquer bêtement du fric. Il est midi et demie, c’est le deuxième dimanche du temps ordinaire, en tout cas pour les gens impliqués dans l’enseignement primaire et secondaire et/ou l’élevage de ces machins concernés, et le premier avec un temps à peu près de merde. Je mets mon capuche préféré – le plus vieux, le plus laid, sa couleur n’a même pas de nom, il sera parfait pour l’occasion, puis me munis un sac en tissu, et c’est parti mon kiki.
Monop va fermer, je m’y précipite. Urgence du jour: remplacer le pinard que j’ai éclaté hier soir, des bières, et des trucs qui vont prendre de la place dans le réfrigérateur. L’entrée est située près des fruits et légumes. Je pense à la picole dès l’entrée, mais les faubourgs ne sont pas si éloignés de la cambrousse que ça, et dans un élan de méfiance envers le reste de la clientèle, je prends deux articles avant de me diriger vers la tise: il s’agira d’un pied de basilic (celui que j’ai est mourant depuis deux mois), et de gâteaux pour le petit déjeuner de la marque monoprix, puisque je vais devoir me remettre à me réveiller tôt et à manger des petits déjeuners dans quelques semaines. Hop, direction Côtes de bourg 2011, embouteillé au château, cinq euros, c’est parti, quatre goudales, six euros et quelque, des yaourts et puis en fait c’est tout. Les quatre caisses sont pleines à craquer, on attend dix minutes en regardant dans le vide ou dans les paniers des autres l’air de rien, il y a de bien plus gros alcoolos que moi devant et derrière alors tout va bien, la dame qui m’encaisse est grosse et on se dit bonjour deux fois et j’en ai pour quinze euros quelque chose. Je range les trucs, je me barre.
Trottoir d’en face, je vais chez le Turc, (si je l’appelle par son prénom tous les stalkers de la rive droite vont savoir où j’habite), je prends des olives vertes au piment, des olives vertes dénoyautées sans trop de piment, des olives noires sèches, du fromage combi. J’en ai pour quatre euros.
Je retourne à la maison, coup de chance c’est le marché, je vais dévaliser le stock de tomates abîmées du monsieur de l’AMAP, j’en ai pour quatre euros pour quelque chose comme trois kilos, je n’ai jamais mangé d’aussi bonnes tomates de ma vie depuis au moins l’année dernière, je vais chez la dame du fond à droite, je prends des champignons abîmés aussi, une livre d’épinards, deux salades, trop cool on va faire bombance. J’en ai pour dix euros.
En renrant à la maison, je coupe immédiatement les tomates rondes les plus mûres (j’en avais acheté avec des formes un peu plus fantaisistes aussi) et, après les avoir assaisonnées de sel et d’huile d’olive et de basilic, j’ai l’impression de manger quelque chose de complètement nouveau et inconnu.
Bilan, j’ai passé l’après-midi à laver des salades, éplucher des épinards et faire de la sauce tomate, mais tout ça valait vraiment trop cher, puisque je serais bien obligé d’y retourner un de ces jours. Je n’ai pas acheté de viande parce que je n’ai pas envie d’en manger en ce moment. Ces coucourses seront sanctionnées d’un 5/10 parce que j’étais beaucoup trop indulgent les fois précédentes, et pour le mauvais feedback d’acheter des binouzes un dimanche matin dans un endroit noir de monde.
J’essaie tout de suite ce côtes de bourg, je vous raconterai si ça vous intéresse.