12 juin 2014

Ln – Dans le supermarché ATAC de La Queue-Lez-Yvelines

J’aime bien faire mes courses là bas, vu que j’y bosse. Nous sommes en 2001, et que je peux récupérer discrètement des trucs à J-2 qui partent à la benne et me choper régulièrement des Echérichiasse Colique.

Je rentre dans le magasin, bonne ambiance générale avec Mary J Blige en fond sonore, je me sens pleine d’allant. (affaire de famille en français).

La liste en main, parce que sans liste tu peux être sûr que tu oublies tout ce qui est important, comme le pq.

Objectif du moment, trouver des cotons-tige. Les rayons sont superbement agencés, de façon à ce que chaque consommateur soit obligé de passer partout pour acheter le minimum vital. Je connais tous les trucs, alors je coupe par le rayon tampons (j’en profite pour prendre mes 3 paquets pour le mois en cours), et arrive dans celui que je préfère, les produits d’entretien du corps humain.

Les gens sont pour le moins nonchalants, personne ne semble stressé, j’entends même un “bonjour » ce qui a le don de me foutre la rage, mais je ne dis rien, j’ai autre chose à foutre, on verra pour tuer tout le monde plus tard.

Soudain, nez à nez avec un vieux d’au moins 49 ans, qui fait une tête de plus que moi, cheveux grisonnants, moustache sexy, calvitie érotique, jogging gris clair.

L’aïeul m’adresse la parole. Je l’aurais baffé. Mais j’ai appris la patience. Je ne dis rien et opine du chef allègrement avec un sourire en coin. Je l’imagine mourant dans un an ou deux et ça va mieux.

Il me demande où peuvent bien se trouver les sacs poubelle.

Je réfléchis une microseconde et lui donne la bonne réponse et là je le vois qui commence à se pisser dessus. Et qui fait l’air de rien. Et qui finit.

Toujours l’air de rien.

Il me dit merci et s’en va avec l’air de pas grand chose.

J’observe la flaque restée au sol, réminiscence d’un temps où l’air ne ressemblait pas à quelque chose de bien défini.

Je continue mes courses, et paye auprès d’une caissière à qui il manque une dent du haut de devant.

Elle est moche et con. (je la connais en vrai, je bosse là, je peux le dire qu’elle est con.)

Je lui sors mon plus beau sourire de connasse et rentre chez moi pleurer en boule derrière mon frigo.

NOTE: 10/10 WOULD TOTALLY BANG