12 octobre 2015

technicien – le turc du boulevard, 19:40 tapées

C’est exactement pour ça que je l’aime bien, c’est la seule épicerie à prix de crevard méditerranéen qui reste ouverte jusqu’à, heu, personne n’a vraiment jamais su. Je sors du métro pour rentrer, il est sur mon trajet.

Les deux allées du magasin débordent de palettes pleines de merdes qu’il vend sur le trottoir. Je me faufile jusqu’aux plaques de trente oeufs, j’ai le choix entre les beiges et les blancs, et je prends les blancs. Un tour de hanches en trois temps plus tard, je suis en face des bacs d’olives, et prends deux cents grammes de noires, et trois cents grammes d’olives au piment, lesquelles doivent vraiment être fortes parce qu’à peine rangées, mon réfrigérateur avait l’air d’honorer la dépouille d’un chacal.

A la caisse, j’en ai pour quatre euros soixante-quinze. Voilà enfin un prétexte pour me débarrasser de mes pièces de deux centimes et de ma pièce de un, qui traînent dans les poches de mon falzar depuis au moins jeudi.

Ce sont là des courses parfaites: elles ont dû me prendre cinq minutes, j’étais seul dans le magasin, et le fait d’être le dernier client facilite le babillage avec le patron, et les acrobaties entre deux tonnes de foul et de harrira. Voilà qui mérite un bon 9/10.