23 août 2015

Technicien – marché et monop, dimanche

Je me lève en étant persuadé qu’il n’y a plus rien à bouffer, ce qui est faux puisqu’il reste de la soupe (20 cl environ) et des pommes de terre (6 toutes petites que je destine à de la friture, un jour), et je décide d’aller claquer bêtement du fric. Il est midi et demie, c’est le deuxième dimanche du temps ordinaire, en tout cas pour les gens impliqués dans l’enseignement primaire et secondaire et/ou l’élevage de ces machins concernés, et le premier avec un temps à peu près de merde. Je mets mon capuche préféré – le plus vieux, le plus laid, sa couleur n’a même pas de nom, il sera parfait pour l’occasion, puis me munis un sac en tissu, et c’est parti mon kiki.

Monop va fermer, je m’y précipite. Urgence du jour: remplacer le pinard que j’ai éclaté hier soir, des bières, et des trucs qui vont prendre de la place dans le réfrigérateur. L’entrée est située près des fruits et légumes. Je pense à la picole dès l’entrée, mais les faubourgs ne sont pas si éloignés de la cambrousse que ça, et dans un élan de méfiance envers le reste de la clientèle, je prends deux articles avant de me diriger vers la tise: il s’agira d’un pied de basilic (celui que j’ai est mourant depuis deux mois), et de gâteaux pour le petit déjeuner de la marque monoprix, puisque je vais devoir me remettre à me réveiller tôt et à manger des petits déjeuners dans quelques semaines. Hop, direction Côtes de bourg 2011, embouteillé au château, cinq euros, c’est parti, quatre goudales, six euros et quelque, des yaourts et puis en fait c’est tout. Les quatre caisses sont pleines à craquer, on attend dix minutes en regardant dans le vide ou dans les paniers des autres l’air de rien, il y a de bien plus gros alcoolos que moi devant et derrière alors tout va bien, la dame qui m’encaisse est grosse et on se dit bonjour deux fois et j’en ai pour quinze euros quelque chose. Je range les trucs, je me barre.

Trottoir d’en face, je vais chez le Turc, (si je l’appelle par son prénom tous les stalkers de la rive droite vont savoir où j’habite), je prends des olives vertes au piment, des olives vertes dénoyautées sans trop de piment, des olives noires sèches, du fromage combi. J’en ai pour quatre euros.

Je retourne à la maison, coup de chance c’est le marché, je vais dévaliser le stock de tomates abîmées du monsieur de l’AMAP, j’en ai pour quatre euros pour quelque chose comme trois kilos, je n’ai jamais mangé d’aussi bonnes tomates de ma vie depuis au moins l’année dernière, je vais chez la dame du fond à droite, je prends des champignons abîmés aussi, une livre d’épinards, deux salades, trop cool on va faire bombance. J’en ai pour dix euros.

En renrant à la maison, je coupe immédiatement les tomates rondes les plus mûres (j’en avais acheté avec des formes un peu plus fantaisistes aussi) et, après les avoir assaisonnées de sel et d’huile d’olive et de basilic, j’ai l’impression de manger quelque chose de complètement nouveau et inconnu.

Bilan, j’ai passé l’après-midi à laver des salades, éplucher des épinards et faire de la sauce tomate, mais tout ça valait vraiment trop cher, puisque je serais bien obligé d’y retourner un de ces jours. Je n’ai pas acheté de viande parce que je n’ai pas envie d’en manger en ce moment. Ces coucourses seront sanctionnées d’un 5/10 parce que j’étais beaucoup trop indulgent les fois précédentes, et pour le mauvais feedback d’acheter des binouzes un dimanche matin dans un endroit noir de monde.

J’essaie tout de suite ce côtes de bourg, je vous raconterai si ça vous intéresse.


5 juillet 2015

Ln-Coucourses chez Le Mutant II-14/09/2013

Aujourd’hui, en revenant de la gare pour récupérer l’être aimé, telle un Maître Ngombotchawé, je décide d’aller chercher de quoi faire une salade composée pour demain midi, jour de réunion de famille, c’est-à-dire un endroit où on se retrouve entre gens partageant les mêmes gènes à 50% minimum, pour manger, parler de nos vies respectives tout en jouant d’un air distrait avec les neveux et nièces qui sont bien mignons mais carrément moins beaux que les nôtres, quoi, faut pas déconner non plus.

Bref. Je me gare toujours au milieu de mon îlot préféré alors que le parking du Carrefour est plein.(j’avais décidé de choisir entre les deux suivant le monde, et bon ben, un samedi, il pleut, il est 16h30, je m’attendais à quoi aussi..)

Dans la voiture j’ai droit à : *petite voix adolescente prête à muer mais pas encore* : “ Je peux rester dans la voiture ? ” et *petite voix adulte et grave* :“Je peux rester dans la voiture ? ”

OK LES MECS. J’y vais seule, bardée de mon blouson d’hiver parce qu’il fait 15° et que c’est la Sibérie ma parole.

Je rentre, prends un putain de panier à la con, file directement au rayon salade composée, prends de la tomate coeur de boeuf parce qu’on est pas des pédés, du thon, du saumon, de la rillette de crevettes ou un truc comme ça, et je me barre à la caisse.

Devant moi un couple de vieux arabes, dont le monsieur estime que je me baisse trop pour mettre les produits un par un sur le tapis, me prends ledit panier pour me le poser sur le tapis roulant en me disant “ mgnémgnémgné plus pratique”, ce à quoi je réponds menstruellement “ oui. ”. Il fait signe à sa femme de me coller le séparateur de courses d’un geste péremptoire, elle obtempère. Je me dis qu’elle a vraiment une vie de merde.

Derrière moi, deux vieilles gentilles qui n’ont pris qu’un gros pain surprise surgelé pour les fêtes de familles. Donc je leur en fais l’article, sachant que j’en ai déjà acheté et que c’était pas mal bon pour un truc bourré d’ E324.

49,35 euros de merde. Merde. Shit.

Après une légère contracture de l’anus, je décide de mettre un 5,4/10 à ces courses, parce que merde quoi 49,35 euros. Chier.

Pute


13 juin 2015

Chevalent – Netto

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ce matin netto de l’arache car je vis sur mes courses à 11 euros depuis 5 jours et les placards sont vides de vides à présent, j’y vais à putain de reculons mais il le faut car le problème avec l’économies de coucourses c’est qu’on finit par tout le temps bouffer dehors et c’est la ruine de l’âme.

je choisis donc cette heure de prédilection du petit matin pour me rendre dans un netto relativement vide comme je l’avais prévu, et je traverse les rayons tel un éclair en saisissant tous les trucs que je prends habituellement – à un point flippant – en prévoyant les mêmes petits menus de merde que d’habitude – mais j’ai ni la foi ni le temps ni l’envie ni l’argent d’être original – donc voila je remplis mon sac plastique du supermarché conccurent, qui est plus gros que mon sac en tissu de merde, donc j’achète plus (et là dans ma tête j’imagine les mecs de la stratégie marketing qui disent “ouais, plus gros les sacs, comme ça, les mecs qui font des courses jusqu’à ce que leur sac soit rempli, achèterons plus de merdes”) c’est vrai que c’est un peu ma stratégie, entrer et remplir mon sac, donc voila c’est fait (oeufs-pâtes-fromages-pain industriel de merde-tomates-pommes-patates-câpres-mayonnaise-brosse à dent douce car je saigne des gencives-piles pour mes phares, et du babeurre parce que je me sens un peu vaseux dans le ventre)

je croise dans les rayons uniquement des petites vieilles qui doivent avoir la même stratégie matinale que moi, qui ont l’air de se galérer à vivre au point que ça me fasse de la peine, et quelques jeunes mecs à l’air irsute hagards défoncés qui, bah je sais pas, c’est ptet des mecs comme moi, bref une seule caisse ouverte à cette heure-ci, une meuf plutôt dynamique et j’espère qu’elle va pas trop me parler, ça se passe vite, je suis content d’avoir un grand sac ça me permet d’avoir presque tout remballé lorsq u’elle me rend la monnaie. 23 euros, ce qui est plus cher que d’habitude mais c’est l’effet grand sac, putain.

6/10 correct rapide expéditif et j’espère que j’aurais pas besoin d’y retourner avant mardi voire mercredi


10 juin 2015

Anonyme – Kaïzer

Les Kaïzer, les REWE, ces trucs là sont des supers assez chicos, ce qui implique en général deux trucs : ils sont plus chers et mieux rangés, mais aussi et surtout ils sont ouvert à des heures à la con, comme ce Kaïzer sur Warschauer qui est ouvert H24. Et je parle pas d’une superette à la con, non c’est un vrai super avec ses punks devant. Ca fait fantasmer ma copine que ça soit ouvert tout le temps. En plus d’être ouvert, il se trouve à un centre névralgique de la ville. Evidemment y’a des vigiles. Alors là il fait beau, il est 18H et toute la ville est venu faire ses coucourses pour aller au parc. Pour cette raison ce Kaïzer là est beaucoup crasseux que d’habitude, en tout cas à cette heure ci. Je suis venu en duo avec mon pote Le Dur (nom d’emprunt afin de préserver son intimité), lui il est végétarien donc je le laisse se démerder au rayons pâtés de champignons et moi je navigue parmi mes cons génères en tongs et agripe un paquet de saucisses “grosses” au rayon barbaque bas de gamme discount pour barbecue. Et ce bien que j’ai vu des reportages sur le rempaquetage de la vieille bidoche et comment on fabrique des merguez à base d’épices et d’excréments. Je chope également deux excellentes baguettes de type “molles de supermarché” et des bières mi-fraîches, et je vais m’aligner dans la file avec Le Dur. On sait pas trop de quoi parler dans une file d’attente remplie de gens moches. Derrière et devant nous, plein de gens, parallèlement, d’autres files d’attentes bavent jusqu’entre les rayons, on se sent à l’étroit, et alors que nous arrivons à la caisse, des fanfarons du fond de file commencent à héler le caissier pour qu’il aille plus vite, et ce dernier n’est pas du genre à se laisser faire, un berlinois heu type avec des tatouages quoi, donc il dit un truc du genre “quoi kesta” (en allemand) et les fanfarons disent un truc avec “cul” dedans en rigolant mais bon c’était pas sympa apparemment alors le caissier vener’ appelle la sécu’ au lieu d’aller leur dispenser des coups de boules, et pour ça on le remercie parce que c’est notre tour et on aimerait bien passer, le mec de la sécu (sécul lol) arrive et demande qui c’est qui fait chier et des meufs de la file dénoncent les rigolos en les montrant du doigt et après je sais pas parce que je m’en foutais vu que *enfin* nos supers commissions étaient barscannées et voilà on a lancé notre monnaie à la gueule du caissier (pas pour de vrai) et on est sortis. Quelle aventure ! Dehors il faisait beau.

4/10, j’avoue que j’aime pas faire les coucourses mais là c’était un peu plus lourd et collant que la moyenne, nonobstant et malgré les grandes files d’attente ce fut relativement bref, à moins que ça soit juste mon esprit qui ait choisi de couper le film au montage.


10 mai 2015

Ln-Coucourses chez Le Mutant

Alors, déjà, il faut vous représenter un hard discount régional qui comporte en tout et pour tout trois rayons. Placé juste à côté d’un Carrefour qui semble géant et qui pourtant n’est même pas un hyper

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Je vais souvent aussi faire mes courses là bas, quand je suis trop en chien de thunes, alors que concrètement j’en ai pas pour beaucoup moins cher depuis qu’ils ont mis des marques dedans. Mais ça me donne l’impression de faire attention, vu que je n’ai strictement aucun choix dans les produits.

Aujourd’hui 16h45. Il reste au moins 6 places sur le parking de 20. C’est byzance. Je me gare presque où je veux, à savoir sur le petit îlot du milieu, proche de la porte et proche de la sortie, optimisation du temps de trajet au top, je me sens l’âme d’un Hitler marchant sur les Ardennes sur son éléphant.

Je rentre dans ce merveilleux petit commerce de proximité, j’ai devant moi 3 caisses dont au meilleur des jours d’affluence deux sont ouvertes. Et les barrières d’entrée. Et les paniers de courses. Je prends un panier l’air supérieur de la meuf qui sait très bien ce qu’elle fait, et j’avance sur les promotions d’objets pire que mal faits et totalement inutiles, genre un émulsifiant de lait. Allons bon. Emulsifiant. De. Lait. Nique sa race, je passe mon chemin.

Premier rayon : alcool. Je ne crois franchement pas que ça soit un hasard. Par rapport aux deux couples de pochetrons finis qui débattent de l’utilité de prendre un cubi de rouge quand on peut avoir trois bouteilles de rosé pamplemousse pour le même prix. Ils me font mal. Physiquement. Je décide alors de couper court à ce parasitage bruital, et j’attrape une bouteille de vodka de contrefaçon sous leurs yeux admiratifs avant d’aller en sautillant vers le fond du rayon : bonbons chocolats gâteaux gras.

Je me fie aux conseils de la diététicienne et prends donc 4 tablettes de chocolat parce que c’est mieux que des pitchs. (????? Enfin passons, je la paye pour me dire comment l’ado doit vivre sa vie, qui suis-je pour la contredire ?)

Je contrebraque ( parce que je connais ce mot super bien, moi) sur le rayon qui commence par : bouffe pour chien et chats, et qui se termine par : produits ménager, en passant par : saucissons, légumes et produits d’hygiène. C’est un peu foufou cette profusion de trucs alors qu’il y a 12 produits dans le rayon. On se dit que c’est chaleureux. Mais c’est un leurre. C’est slovaque.

Braquage violent à droite pour aller sur ma gauche à : fruits et légumes, je prends des kiwis, parce que la vitamine C c’est important, surtout quand on fume. ( c’est pas moi qui fume, c’est l’ado).

A ma droite : croutons soupes huiles, puis pâtes et gâteaux tout prêts et sucre. A gauche au fond on passe aux surgelés. J’empile le sucre, une poelée campagnarde et des gratins aux pommes de terre, tout en sachant que le sucre ne gardera pas tout ça au frais, mais j’ai une bonne nature optimiste, au moins la poelée gardera le sucre au frais.

Demi-tour gauche pour atteindre les yaourts, fromages, beurre, crème fraiche, frais en général, je prends de la bonne viande hachée à dcr j-2, parce que je vis dangereusement et que c’est largement moins cher. Et puis j’ai soudain envie de me faire des boulettes de viande, à moins que ça ne soit le petit qui m’ait donné l’idée mais qu’importe, vu que c’est moi qui l’ai fabriqué, son idée, c’est mon idée. Et fuck les rageux.

Soudain, j’aperçois les caisses.

Non je déconne, en fait, d’où qu’on se place dans le magasin, on les voit.

Je choisis celle de gauche, la seule ouverte, donc. J’attends patiemment que le vieux couple de devant avec ses 34 tickets de réductions en tout genre passent leurs 138 euros de courses du mois pour jeter d’un air préoccupé mon panier sur le tapis roulant. 64,32 euros. Un panier.

Heureusement que la caissière est toujours souriante, elle me reconnaît, me donne du bonjour madame. On se sent comme à la maison.

Je paye rubis sur l’ongle. L’air d’une reine. Je repars triomphante non sans jeter un oeil sur les poufs à 29,90 à l’entrée, et puis non en fait je décide que ça ira pour aujourd’hui. Point trop n’en faut.

Notation totalement objective : 7/10 parce que je le vaux bien.


13 avril 2015

Technicien: Lidl, lundi, 17 heures

Après un rendez-vous du pôle emploi qui n’aura encore abouti à rien, et que j’ai réussi à reporter à la semaine prochaine, je me rends compte que mon périple initiatique de samedi dernier nécessite une suite immédiate.

Il me manque des produits de première et moyenne nécessité. Je constate en arrivant qu’il y a une moyenne de cinq gros culs dont le caddie est farci à ras-bord par caisse.

Je prends un de ces paniers hybrides, trop volumineux pour qu’on puisse le soulever par la hanse, trop ridicule pour être tiré par une poignée, et choisis la deuxième option. N’ayant aucune liste, je me fie à mon instinct grégaire et mesquin, lequel me trompe depuis le premier jour de mon existence, ce qui constitue à mes yeux le seul parti pris viable. C’est la raison je me suis retrouvé avec des articles aussi incongrus que du maasdam, des saucisses viennoises, des spéculoos ou des filets de truite fumée. La réappro tombe le mardi (complètement débile, puisque c’est jour de marché), et c’est pourquoi j’ai toutes les peines du monde à trouver un clone discoune de boursin sur le rayonnage.

Je note: une femme voilée qui regarde un emballage de quiche lorraine industrielle entre deux doigts, puis après avoir vu la composition, s’en débarrasser le plus prestement possible; un enfant qui chiale sans aucune raison; deux reunoises à fond dans le swag qui n’ont d’autre choix, pour sortir du magasin, que de couper la file d’attente et se justifier de n’avoir rien à acheter, et la femme qui attendait derrière moi qui faisait montre de son exaspération et souhaitait sans doute que tout se passe plus vite. Elle achètera une bouteille de blanc, une boîte d’un kilo de glace au tiramisu (?) et d’autres choses que j’ai oubliées. La promotion sur les chips mexicaines que Lidl a le bon goût d’appeler tortillas rencontre apparemment un grand succès.

La caissière approche des quarante ans, et dégage un sentiment d’impuissance et de frustration dans son travail, qui contraste avec sa carrure impressionnante. Elle a des cheveux au carré avec un impressionnant travail de mèches. Elle a les yeux bleus. Le badge accroché au gilet de son uniforme indique un prénom kabyle. Je suis plus rapide à remballer que les clients qui me précédaient, elle semblerait m’en être reconnaissante, ce qui m’attriste encore un peu plus. Je compatis sincèrement sans pouvoir dire autre chose que des remerciements, et bonne soirée madame.

J’en ai pour vingt-deux euros. Je remonte à la maison avec une bonne quinzaine de kilos de choses et d’autres. Ce dernier aspect me satisfait profondément. Je mets à ce Lidl vespéral un bon 8.5 / 10, puisque je n’y ai pas trouvé ce que j’étais parti chercher en preums (des amandes effilées et des amandes en poudre) mais tout en sachant d’avance que c’était une cause perdue.


10 avril 2015

Z – Lidl Kreuzberg

C’était en avril, et il a dit qu’on allait au Lidl, pas loin de l’appart. C’est marrant cette ville, un coup t’as une rue pavée pleine de vieux immeubles et des plantes partout, la rue d’après t’es sur Namek. On arrive au Lidl et y a plein de mecs assis par terre. J’arrive pas trop à savoir si c’est des charclos, de toute façon j’ai pas trop le temps d’y penser, va falloir que je la joue fine sur celle là. Je vais devoir faire les courses avec mon bro, lui faire entendre que certains trucs sont pas indispensable, qu’on a juste besoin de bouffe, de produits de douche et de PQ.

Là, il commence à mettre des trucs dans le panier, et.. Attends. T’es en train de prendre des bonbons ? Alors que ça fait une semaine que tu nous nourrit aux pâtes et à la bière cheap, parce que c’est rèche. T’es en train de prendre des bonbons alors que j’ai pas chié dur depuis une semaine à cause de toi ? En plus j’aime pas les bonbons. Bon ça va, ça va je dis rien, de toute façon si j’dis un truc je me prend un coup d’pied derrière la nuque.

Il a reprit ces putains de pâtes, je les ait en horreur maintenant. On est passé devant les fruits et légumes, j’ai prit des pommes. Ah, les pavés de saumon sont pas trop cher. Ce soir ce sera pâtes aux saumon. Je suis contente, les protéines c’est cool. Faudra qu’on passe au turc en bas de la maison acheter des bières à 70 centimes, aussi. Je me souviens jamais de leur nom.

Je met à ces coucourses une note de 6/10, parce qu’au final les pâtes étaient bonnes, mais j’avais toujours la chiasse.


3 mars 2015

Carrefour Italie ou OKB ?

Il faut qu’on aille faire de l’essence, Kelly est vide. Ah-oui, eh-bien faisons les courses dans la foulée. T’es sûre? Ca va nous prendre une plombe, on est samedi de rentrée, ça va être un cauchemar, non? Je sais pas. On a qu’à pas faire l’essence et aller au Carrouf’ Italie à pieds, comme d’hab’. Ouais ok… Nan mais viens, on se fait un carrouf’ de banlieue avec la caisse et on tape un plein, ça nous fera une ballade, je le supporte plus ce centre commercial de mes deux à Italie. Ouais tant-pis, on verra si y’a trop de monde, on plie les gaules et on fait juste le plein de SP98. Ok, je le sens pas mais ok. Là t’as une place. Nan, je me mets ailleurs, j’arrive pas les manœuvres, ça me saoule. Là t’as une place. Nan arrête, je me mettrais quand je la sentirai, là je les sens pas tes places. Et tu me fais pas la leçon pendant la manœuvre ou je t’immole. Contrebraque! Mais dans quel sens? Ca veut dire quoi ton truc que tu me sors tout le temps: “contrebraque”, je déteste quand tu me dis ce mot qui veut rien dire de merde. Tu me feras chier quand t’auras ton permis, en attendant, tu me saoules surtout pas. Ok, je sors de Kelly parce que ça me gave quand tu manœuvres un an pour bien être parallèle à la voisine, pas trop près ni trop loin. Ouais c’est ça, rends toi utile au lieu de me pointiller avec tes mots du dictionnaire bourgeois: chope un chariot. J’ai pas le penny. Ben prends mon porte-monnaie, je dois avoir des ronds. Pourquoi tu veux laisser les sacs dans le coffre de Kelly? On les prends comme ça on mets les courses dedans quand on est à la caisse, non? Non, on le fera au cul de Kelly, me prends pas la tête. C’est toi qui me prends la tête, ta logique est toujours totalement foireuse. On prend des keuss pour pas prendre des sacs en plastique au supermarché et finalement on les prend pas pour aller dans le Carrouf’. C’est nimpe. Tu veux du jambon? Non, je me calme sur la charcote. Tu les veux hallal les steacks? Non, je m’en fous, tu peux les prendre normaux, tu m’as dit qu’ils mettaient plein de merde dedans, les hallal, ça m’a dégoûté. Ca te fait pas trop chier si je prends du boudin? Vas-y, je m’en cogne. Ils mettent de la langue dans le boudin, eux! êêê… J’en prends pas comme ça tout le monde est content. Pourquoi tu prends des tomates à farcir? T’as vu combien elles coûtent? Mate les cœur de bœuf, elles sont à 1,99 c’est juste keud’. Ben je sais pas regarde la couleur, elles sont toutes fades, presque rose, je les sens pas. Ben ouais mais c’est des bonnes tomates, les cœur de bœuf et normalement c’est tout le temps 4,99 quand on va au carrouf’ Italie. J’hallucine, c’est la première fois que j’en vois des aussi peu reuch. On prend un melon? Je sais pas, sens leur le cul. Non, on en prend pas ils sentent pas on dirait des concombres. On prend de la mozza? Non, qu’ils aillent se faire enculer avec leur rayon ritalisant: c’est 11,50 la campana, ils ont craqué. Si tu veux de la mozza, on en prendra au rayon fromages normal. Ah éh mate c’est le rayon bio, là. Ouais, le bio de la marque carrouf’, c’est sûrement bien bien bio bien comme il faut! Tiens ben repose les yahourts, on a qu’à prendre des “bio”. Hé, c’est le mec de the Voice, là, là. Putain il fait ses courses là où on fait nos courses! Je vais prendre le pé-cul. On va en caisse, j’en ai plein le cul d’ici? Ok. On fait comment, on reprend des sacs du coup? Ben ouais, je t’ai dit qu’il fallait les prendre, maintenant on va en avoir à plus savoir quoi en foutre de ces gros sacs à la con. T’as vu, tout ce qu’on a pour le même montant que quand on va au carrouf’ Italie? J’hallucine. Ah ouais j’hallucine. J’hallucine. Hallucinant! Ouais c’est l’hallu. On est restés combien dans Bercy 2? Je sais pas on est arrivés à quelle heure? 11H. Il est 15H. Ah-ouais? J’hallucine! Tu m’étonnes, c’t’hallu! Hallucinant. On fait un plein alors? Elle a soif Kelly! Nan, on rentre, on a des surgelés, faut pas trop trainer.

6/10, pour la caissière sympa qui avait oublié de faire la gueule.


10 février 2015

Ln – Coucourses au Leclerc Drive

Confession intime : je ne vais pas vous le cacher, je cède lamentablement à la facilité en commandant mes courses sur internet au moins 3 semaines sur 4.

Lors de l’ouverture annoncée, avec les copines on s’est tout de suite dit : ” ah oui trop bien.” Et parce que je ne voulais pas perdre la face, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée sur l’internette pour trouver le site qui allait m’ouvrir les portes de l’enfer.

J’ai vaguement tapé “leclaire drive” et j’ai, contre toute attente, trouvé dans le premier lien la réponse à toutes mes questions existentielles, à savoir : “où suis-je ? Pourquoi c’est un koala ton image ? “

Alors, concrètement, faut pas trop se foutre de la gueule des gens, ça pique les yeux et c’est branlé comme une foufoune de prostituée nigérienne dans une rue perpendiculaire à Pigalle.

T’es obligé de cliquer d’abord dans une catégorie dans le bandeau en haut, puis dans une sous catégorie en dessous, puis sur le produit que tu veux. 3 clics par produit. Multipliés par 50/60 produits = 150/180 euros le caddie virtuel. AH BRAVO. VRAIMENT.

J’ai failli commencer par faire un hatemail au concepteur du site, et puis je me suis fait la reflexion qu’au final, je suis dans mon canapé, je peux continuer de jouer à candy crush en cliquant sur une autre fenêtre tout en gueulant sur les gosses, y a tout de même un réel progrès. Je parlerais même de confort de vie. Au même titre que la recherche sur les cellules embryonnaires. Oui monsieur. Oui madame.

Bon. Le plein est fait, il n’y a plus qu’à choisir le jour et l’heure préférés pour aller chercher les courses, sachant que les sacs sont payants, sauf si tu les ramènes la fois d’après, ce que je ne fais jamais parce que je suis une horrible bourgeoise qui se sert de ses sacs pour ramasser les crottes du fils de pute de chat.

Je choisis le jour même en général en fin d’aprem, parce que je compte en nombre d’heures à rien foutre qu’il me reste dans la journée, et si le compte n’est pas assez élevé, ça ne va pas.

J’emmène les gosses, ça leur fait une sortie. Arrivés sur place, un hangar froid et silent hillesque. Des gens qui viennent vers toi avec un caddie et un scanner, pour scanner ta petite carte Leclerc qui te donne des thunes en plus si et seulement si tu n’oublies pas ton code secret. :/(j’ai 3289 euros dessus c’est super d’être riche)

T’as beau dire aux chiards que c’est pas la peine de sortir de la voiture parce que ça doit durer 4 minutes, ils sortent, au mépris de la plus élémentaire obéissance. Ils courent partout en poussant des petits cris d’êtres mal élevés, on se demande de qui ils tiennent ça.

Après avoir couru derrière eux 10 minutes, poussé une gueulante, les avoir jeté dans la bagnole d’un air rageur, fermé le coffre rempli du graal de confort et d’oisiveté virtuelo-réalistique, on peut enfin se barrer et rentrer chez soi zoner sur irc.

OUF

Je place un bon 9/10 pour ces grands moments qui me font gagner tellement de temps pour m’occuper de ma famille.


10 janvier 2015

Technicien – Monop, samedi 14 h

Après deux jours de report sporadique, je suis bien obligé d’échanger de l’argent contre des objets qui seront ingérés puis chiés. En sortant de chez moi, je passe devant Lidl pour évaluer le nombre de gens qui font la queue; c’est beaucoup trop. Tant pis, je ne prendrai que de l’accessoire qui coûtera trop cher, je vais me faire bolosser chez Monoprix.

Je passe chez le Turc pour acheter des olives, je prends les vertes pimentées que je suis le seul à pouvoir manger parce que les copains les trouvent trop fortes. J’en ai pour un euro dix, le patron arrondit à un euro, oubliant les dix centimes que je lui devais de vendredi dernier. Cool.

Arrivé chez Monoprix, je suis agréablement surpris par le peu de clients qui attendent de se faire encaisser. Je suis scrupuleusement la liste, hormis le fait que je prends des petits suisses au lieu d’un kilo de fromage blanc et/ou de yaourt. Je constate avec plaisir que le prix des bières Goudale en grande boîte a stagné à 1.53 euro, ce n’était pas une erreur d’affichage. C’est moins cher qu’une ambrée ou une trappiste, j’en prends quatre, tant pis pour mon début de bedaine. En fond sonore, une niaiserie à l’autotune succède à du rap français auquel on ne comprenait strictement rien.

Arrivé à la caisse, une femme est en train de payer, et un homme attend derrière moi. Il me semble que le tapis roulant pouvait fonctionner lorsque la dame passait, et la caissière demande à l’homme de pousser les articles qu’il s’apprête à rapporter chez lui dans sa direction. Il s’exécute sans dire un mot. Sans dire un mot non plus, je suis assez frustré de cette situation, puisque j’avais déployé tout un dispositif pour que mes boîtes de bière ne fissent pas cinquante aller-retours à chaque impulsion du tapis. Je m’exécute à mon tour alors que l’homme remballe ses articles. La caissière scanne les miens, que je range dans un sac en coton brut blanc, plus grand que ceux des hipstères, et que j’ai acheté chez Carrefour de Guy-moquet il y a une quinzaine de jours. Il est retourné à cause d’une sérigraphie publicitaire – si je l’ai acheté, ce n’est certainement pas pour faire l’homme-sandwich d’une marque qui n’en a pas besoin et qui ne me paiera pas. La caissière du Monop m’étonne par sa jeunesse, puis je me rends compte que si elle a dix ans de moins que moi, elle a l’âge légal de travailler, que c’est moi qui vieillis et qu’il serait temps que je m’y fasse. Elle est mince, assez laide et a l’air sympathique. Je lis sournoisement son prénom sur un badge accroché à son gilet d’uniforme, puis je l’oublie aussitôt. J’en ai pour plus de vingt euros, alors que je comptais dépenser moins de la moitié.

D’après la légende, on peut à peu près tout y voler, sauf de l’alcool. Je n’ai essayé – et réussi – qu’une fois, il y a une dizaine de jours, avec un pot de caviar de tomates, l’article le plus cher de la catégorie “un peu n’importe quoi à étaler sur du pain libanais”.

J’achète une baguette sur le trajet du retour, fait exceptionnel. En rentrant, je me rends compte que j’avais la braguette ouverte.

Le lot de mauvaises surprises et de prises de conscience me paraît finalement bénéfique et constructeur. Je donne à ces courses un bon 8/10; elles auraient été parfaites si je n’étais obligé d’y retourner demain (marché), et lundi (probablement Lidl dans la matinée pour les produits moins accessoires et les chances d’y voir moins de monde).


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